La ville de Saint-Marc, située dans le département de l'Artibonite, est en proie à une crise majeure ce vendredi 16 août 2024, après l'évasion d'un nombre encore indéterminé de prisonniers de la prison civile de la ville. Des vidéos, largement partagées sur les réseaux sociaux, montrent des détenus, en vêtements civils, en train de grimper les murs barbelés de la prison pour s’échapper. Ces scènes ont semé la panique dans cette localité déjà sous pression ces derniers jours.
Le journal Miami Herald rapporte que la ville est en ébullition, les habitants n’ayant cessé de contacter la police pour signaler la présence d’hommes armés qui auraient pénétré dans la ville. L’incident a plongé la population dans une profonde inquiétude, face à la menace que représentent ces évadés potentiellement dangereux.
Bien que le nombre exact de prisonniers ayant réussi à s’échapper ne soit pas encore confirmé, des témoins oculaires, dans l'une des vidéos, estiment qu'entre 10 et 12 détenus auraient déjà franchi les murs de l’établissement. La tension est montée d'un cran à Saint-Marc, d'autant plus que de la fumée a été aperçue à l'intérieur de la prison, laissant présager des troubles internes.
La police locale, rapidement alertée, a émis un avis de recherche pour retrouver les fugitifs. Les autorités appellent la population à rester vigilante et à signaler toute activité suspecte liée à ces évadés. Cet incident rappelle une autre évasion massive qui avait eu lieu cinq mois auparavant au Pénitencier national de Port-au-Prince, où plus de 4 000 prisonniers avaient réussi à s’échapper à la suite d'une attaque orchestrée par des gangs armés. De nombreux évadés de cette précédente évasion sont toujours en cavale, renforçant le sentiment d'insécurité dans le pays.
Marie Yolene Gilles, défenseure des droits humains et représentante de la Fondasyon Je Klere, a exprimé son absence de surprise face à cet événement. "Une fois qu’une prison tombe, d’autres tombent ; c’est comme un effet domino", a-t-elle déclaré au Miami Herald. Ses propos soulignent la fragilité du système carcéral haïtien, vulnérable aux attaques et aux évasions répétées.
Le centre pénitencier de Saint-Marc hébergeait environ 500 détenus au moment de l’évasion. Les autorités sont en train d’évaluer la situation pour déterminer combien de prisonniers sont toujours en détention et combien ont réussi à s’échapper. La situation demeure préoccupante, et les forces de l'ordre poursuivent activement leur recherche des évadés, dans l'espoir de ramener la sécurité dans la ville.
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