Selon la journaliste haïtienne Jacqueline Charles, le Conseil présidentiel de transition (CPT) ainsi que le Premier ministre Garry Conille ont tous deux rejeté l'invitation. Le CPT et le Premier ministre estiment qu'il est inacceptable de devoir se rendre à Miami pour prendre un autre vol en direction de la République dominicaine à cause de la fermeture de l'espace aérien avec Haïti. "Non seulement les membres du CPT refusent d'assister à l'investiture de Luis Abinader, mais aussi le Premier ministre Garry Conille. L'idée de traverser la frontière en avion alors que l'Haïtien moyen ne peut pas le faire, même avec un visa, ou d'aller à Miami pour se rendre en République dominicaine ne plaît pas aux dirigeants de la transition", a déclaré Jacqueline Charles sur les réseaux sociaux [1].
En réponse à cette situation, le ministre des Affaires étrangères de la République dominicaine, Roberto Álvarez Gil, a déclaré sur la plateforme X que lors d'une conversation téléphonique avec le ministre haïtien des Affaires étrangères le 1er août, Mme Dominique Dupuy avait demandé s'il n'était pas nécessaire de lever la fermeture de l'espace aérien afin qu'ils puissent se rendre à l'investiture du président Abinader. Roberto Álvarez Gil a répondu que toute demande de survol de la part des autorités haïtiennes serait autorisée immédiatement, au même titre que les autres dignitaires invités [2].
Cependant, la ministre haïtienne des Affaires étrangères a souligné que la réouverture de la frontière entre Haïti et la République dominicaine ne devrait pas être subordonnée à des négociations. Elle a précisé que toute demande de réouverture doit concerner l'ensemble des citoyens, sans exception, et a conclu que les autorités haïtiennes ne peuvent bénéficier d’un privilège auquel le peuple haïtien n’a pas accès [3].
Cette situation met en lumière les tensions persistantes entre les deux nations, exacerbées par la fermeture de l'espace aérien et les incidents passés, comme le refus d'atterrissage du vol privé transportant l’ancien Premier ministre d'Haïti, Ariel Henry, en mars 2024 [4]. Les autorités dominicaines avaient alors rejeté sa demande d'atterrissage, contraignant l'avion à se poser à San Juan, Porto Rico.
La décision du gouvernement haïtien de ne pas assister à l'investiture de Luis Abinader reflète les défis diplomatiques et logistiques actuels entre Haïti et la République dominicaine. La fermeture de l'espace aérien reste un point de friction majeur, nécessitant une résolution qui prenne en compte les besoins de tous les citoyens haïtiens.
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