Amado Gutiérrez, président de la fédération des camionneurs dominicains-haïtiens. (ANEUDY TAVÁREZ/DIARIO LIBRE)
Depuis que le conflit entre Haïti et la République Dominicaine a provoqué la fermeture de la frontière du côté dominicain depuis deux mois, le secteur de la construction en Haïti se tourne vers les marchés la Turquie, du Brésil et de la Chine entre autres, en vue de s’approvisionner en matériaux de construction, selon le président de la fédération dominicano-haïtienne des camionneurs, Amado Gutiérrez.
Gutiérrez précise que les hommes d'affaires haïtiens se tournent
vers la Turquie pour s’approvisionner en bois et en ciment tandis que le Brésil
devient le fournisseur de bois du secteur de la construction en Haïti et la
Chine leur fournit les appareils électriques et les composants matériels.
Pour refaire de La République Dominicaine l’un des principaux
fournisseurs d’Haïti, notamment dans le secteur de la construction, le
dirigeant du secteur du transport de marchandises en République Dominicaine
appelle à la reprise des activités commerciales avec Haïti, avertissant que son
pays court le risque de perdre le marché haïtien si les relations binationales
ne sont pas rétablies.
Le président de la fédération dominicano-haïtienne des
camionneurs, Amado Gutiérrez, croit que les conducteurs de véhicules lourds
sont les plus touchés par la fermeture de la frontière haïtiano-dominicaine au
niveau de Dajabón, car ces derniers n'ont pas été inclus dans les programmes
d'aide lancé par le gouvernement dominicain depuis le conflit
haïtiano-dominicain ayant paralysé les activités commerciales entre les deux
pays, notamment à la frontière.
« Malheureusement, ils nous ont laissés dans une sorte de
vide juridique », a déclaré Gutiérrez informant que les seuls appels reçus
par les gens de son secteur proviennent des banques, collectant les engagements
qu'ils ont pour le financement de leurs véhicules.
Il lance un appel au président dominicain Luis Abinader à
trouver une solution à ce problème qui dure depuis deux mois. « J'exhorte
notre président Luis Abinader à trouver une solution à la frontière », a
accentué Gutiérrez, rapporté par le quotidien dominicain Diario Libre.
Entre temps, le conflit persiste entre Haïtiens et Dominicains.
Au niveau de la frontière, une situation de tension a éclaté mardi 7 novembre
dans la commune de Ouanaminthe, dans le nord-est du pays, où, selon la
population et les images circulant sur les réseaux sociaux, de soldats
dominicains ont pénétré sur le territoire haïtien, provoquant la colère de la
population qui a manifesté pour dénoncer l’acte.
Le gouvernement dominicain vite réagit pour réfuter cette
version, arguant que « L’action semble être due à un malentendu apparent de la
part des citoyens haïtiens concernant les limites de la frontière », a déclaré
Homero Figueroa, porte-parole de la présidence dominicaine.
À la suite de cet événement ayant provoqué la réaction de plus
d’un des deux côtés de l’Île, la chancellerie des deux pays se sont réunis pour
éviter toute escalade, en attendant une solution satisfaisante et conforme au
Droit international, selon un communiqué publié mercredi par le ministère des
Affaires étrangères d’Haïti (MAE).
Quant à la résolution du conflit lié à la construction d’un
canal d’irrigation sur la rivière Massacre côté haïtien, l’Organisation des
États américains (OEA) a dépêché une mission d’experts juridiques et de l'eau
pour évaluer la construction du canal sur la rivière Massacre, à la fois sur
les ressources hydriques mais aussi sur le plan juridique.
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