PRÉSIDENTIELLE EN RD CONGO, radiographie d'une journée électorale inachevée.

 

Par :

David GORMEZANO

En République Démocratique du Congo, les électeurs étaient appelés aux urnes, mercredi 20 décembre, pour élire leur président de la République, leurs députés nationaux et provinciaux, ainsi que leurs conseillers communaux. 

De nombreux bureaux de vote sont restés ouverts au-delà de l'heure prévue de fermeture, pour permettre aux Congolais de voter, lors de ce scrutin marqué par d'importants retards et dysfonctionnements à travers le pays. 

Les élections continueront jeudi pour les bureaux qui n'ont pu ouvrir, a annoncé, dans la soirée, la Commission électorale.

Le président sortant, Félix Tshisekedi, joue sa réélection face à une opposition morcelée, dans ce pays-continent de 102 millions d'habitants.

Alors que les élections de 2018 ont abouti à la première alternance démocratique de l’histoire du pays, celles de 2023 sont un test pour la démocratie congolaise.


21 h :

 Les Observateurs de France 24 en RD Congo témoignent des difficultés au cours de la journée de vote. 

Les élections générales - présidentielle, législatives, provinciales et locales - en République démocratique du Congo ont été émaillées de plusieurs heurts et dysfonctionnements ce mercredi 20 décembre. 

Des images de manifestations et de violences devant les bureaux de vote ont été partagées en masse sur les réseaux sociaux ou envoyées à notre rédaction. 

Affrontements, retards, électeurs résignés : les images d’une journée de vote agitée en RD Congo

20 h 09 : 

 Les élections continueront jeudi pour les bureaux qui n'ont pu ouvrir, annonce la Commission électorale. 

Les élections générales vont continuer jeudi en République démocratique du Congo pour les bureaux de vote qui n'ont pu ouvrir mercredi, a annoncé dans la soirée à la télévision officielle Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), sans préciser le nombre de bureaux concernés.

La Céni avait auparavant annoncé que les bureaux ayant ouvert avec retard fonctionneraient "durant 11 heures, comme le prévoit la loi, pour permettre à chaque électeur de voter".

Les horaires théoriques d'ouverture des quelque 75.000 bureaux de vote répartis sur l'ensemble du territoire étaient de 06H00 à 17H00 locales, les bureaux de l'est devant voter avant ceux de l'ouest de l'immense pays couvrant deux fuseaux horaires. 

Mais la plupart des centres de vote ont ouvert avec des retards plus ou moins importants.

20 h 05 : 

Des bureaux dépouillent, d'autres votent encore. 

Dans un bureau de Goma, dans l'est, l'urne est fermée. 

Dans un autre à Lubumbashi (sud-est), le comptage est en cours à la lumière de téléphones portables. A Bukavu (est) ou à Tshikapa (centre-sud), on continue à voter dans le noir.

 A Kinshasa, des électeurs épuisés attendent de pouvoir enfin voter. Autant de scènes rapportées en début de soirée les équipes de l'AFP.

18 h 44 :

 "Énorme détermination" des électeurs malgré les problèmes logistiques. 

Entre énervement, bousculades et saccages, les Congolais de RD Congo ont voté tant bien que mal mercredi dans le cadre des élections générales. 

Malgré d'énormes retards, certains bureaux de vote n'ayant pu ouvrir qu'à midi, la population est restée extrêmement déterminée à participer au scrutin, indique les journalistes de France 24 sur place, tout comme les équipes de la commission électorale, très investies pour régler les problèmes techniques.


18 h 11 :

 Le scrutin va probablement se poursuivre "jusqu'à tard dans la nuit"

Du fait d'importants retards dans plusieurs bureaux de vote, l'élection va probablement se poursuivre "jusque tard dans la nuit" indique l'équipe de France 24 à Kinshasa, du fait d'importants retards dans de nombreux centres de vote. 

Alors qu'elles étaient censées débuter à 06 h 00 (04 h 00 GMT), les opérations de vote n'ont commencé, au mieux, que vers 09 h (8 h GMT), dans la capitale Kinshasa. 

À la mi-journée, les opérations n'avaient toujours pas commencé dans certains bureaux, en proie dans différentes régions à une pagaille et des dysfonctionnements plus ou moins importants. 

15 h 20 : 

Les missions d'observations des élections publient leurs premiers éléments de rapport

La Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel) a fait sa première communication sur la situation de l’ouverture des bureaux de vote dans les 26 provinces de la RD Congo, ce matin : "dans l’ensemble du pays, plus de la moitié des bureaux ont ouvert après 6 h qui était l’heure prévue. Et certains bureaux n’ont pas encore ouvert" affirme-t-il.

La mission d'observation des élections mise en place par les églises catholiques et protestantes (CENCO-ECC) relève quant à elle dans son rapport de mi-journée que "31,37 % des bureaux de vote n’ont pas ouvert ce matin, 45,1 % ont connu le dysfonctionnement des Dispositifs électroniques de vote (DEV). Par ailleurs, 9,8 % de bureaux de vote ont été interdits d’accès aux observateurs et 7,84 % ont enregistré des actes de violence dont 5,88 % saccagés".

La Ceni reconnaît les difficultés et dit dans un communiqué publié à la mi-journée "prendre en charge tous les problèmes", a indiqué sa rapporteure Patricia Nseya, martelant que "les bureaux en retard fonctionneront durant 11 heures" ou jusqu'au "dernier électeur".



14 h 30 : 

Le point à la mi-journée

Retards à l'ouverture, matériel de vote incomplet, bousculades, notre envoyée spéciale à Kinshasa fait le point.

Elections en RD Congo : retards et énervement au démarrage

12 h 05 : 

La croissance de l'économie ne profite pas au plus grand nombre

En RD Congo, l'économie en pleine croissance (6,8 % prévu en 2023 selon la Banque mondiale) repose en très grande partie sur le secteur minier (47% du PIB). Le pays est notamment le premier producteur mondial de Cobalt. Cependant, les deux tiers des Congolais vivent sous le seuil de pauvreté. 

11 h 35 : 

l'archevêque de Kinshasa, constate le dysfonctionnement de plusieurs dispositifs électroniques de vote

L'archevêque métropolitain de Kinshasa, Fridolin Ambongo, a voté au centre situé au collège Saint Raphaël, dans la commune de Limete. Il dit avoir constaté l’affluence des électeurs et le dysfonctionnement de plusieurs dispositifs électroniques de vote. "Je constate seulement que sur 11 bureaux, il n’y [en] a que quatre qui fonctionnent jusque-là, les autres ont des problèmes de machines, de batteries. Il faudra que les solutions soient trouvées rapidement, sinon les élections vont s’étendre sur plusieurs jours", a-t-il indiqué au média congolais Actualités CD

11 h : 

dans le bidonville de Pakadjuma, des Congolais bien loin des préoccupations électorales

Nos envoyés spéciaux se sont rendus à Pakadjuma, un bidonville tentaculaire de Kinshasa où de nombreux habitants n'ont pas l'intention de voter. Aux prises avec la misère du quotidien, ils se désintéressent de la politique et des enjeux électoraux. Reportage de Mélina Huet et Andrew Hilliar.

10 h : le président de la Commission électorale admet des retards et assure que les électeurs auront "droit à 11 heures de vote" dans chaque bureau

Ce matin, lors d'une intervention sur la chaîne nationale RTNC, Denis Kadima, le président de Ceni (Commission électorale nationale indépendante) a déclaré : "Pour les bureaux qui vont ouvrir en retard, le temps perdu sera rattrapé. Cela signifie que si le centre ouvre à 10 h, il aura toujours droit à 11 heures de vote, s'il y a encore des personnes dans la file. S'il arrive que le matériel arrive tardivement, les gens vont voter dans tous les cas, même s'il faut aller jusqu'au lendemain. Nous n'allons pas dépasser un jour. Pour être sincère, tous les bureaux ne vont pas ouvrir et fermer à l'heure. Le principe est que tout Congolais puisse voter."

9 h 15 :

 La capitale Kinshasa a commencé à voter vers 9 h

Après les premières ouvertures de bureaux de vote dans l'est de la RD du Congo, la capitale Kinshasa, située dans l'ouest du pays, a commencé à voter mercredi vers 9 h, heure locale. Comme attendu, des retards plus ou moins importants sont observés dans de nombreux endroits. L'envoyée spéciale de France 24 à Kinshasa fait le point.

8 h :

Un centre de vote saccagé à Bunia, en Ituri

Gaëlle Laleix, l'envoyée spéciale de RFI à Bunia, chef-lieu de la province de l'Ituri, dans l'est du pays, signale des incidents. "Le centre de vote de l’Institut supérieur de pédagogie (ISP) a été saccagé ce matin dès l’ouverture du scrutin. D’après les observateurs de la société civile, les machines à voter notamment ont été détruites et la police a opéré des tirs de sommation."

"Selon les habitants du quartier, ce mouvement d’humeur est parti d’un malentendu entre les déplacés des camps voisins et les agents de la Céni. Les déplacés pensaient pouvoir voter au centre de l’ISP. Mais d’après les listes électorales, leur centre de vote se trouve dans le territoire de Djugu, un territoire confronté à de violents conflits communautaires."

À la veille des élections en République démocratique du Congo, le journal de l’Afrique de France 24 a enregistré une émission spéciale depuis Kinshasa sur le fonctionnement et les enjeux du quadruple scrutin.

6 h 38 :

 Plusieurs missions d'observation des élections déployée. 

Au total, près de 44 millions d'électeurs inscrits, sur un total d'environ 100 millions d'habitants, sont appelés à élire leur président, mais aussi leurs députés nationaux et provinciaux et, pour la première fois, leurs conseillers communaux.

Plus de 100 000 candidats sont sur les rangs pour les quatre scrutins. Le président de la Céni, Denis Kadima, a promis mardi soir la "transparence" du processus, avec un suivi "en temps réel" de la compilation des résultats.

Plusieurs missions d'observation des élections sont déployées. Avec 25 000 personnes, celle des églises catholique et protestante est la plus grande et ses avis et conclusions sont traditionnellement très suivis. Ses animateurs ont promis mardi un "dépouillement parallèle" pour la présidentielle.


5 h 09 : 

Un premier électeur glisse son bulletin dans l'urne

Un premier électeur a déposé son bulletin dans l'urne à 6 h 09 (5 h 09 heure de Paris) dans un bureau de Kisangani, dans l'est du pays qui, en avance d'une heure sur l'ouest, commence à voter en premier. 


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